Crevel René – La Mort difficile

Crevel, René - La Mort difficile - Bibliothèque numérique romande - Sylvie S. Pierre tombale Oude Kerk AmsterdamCrevel René – La Mort difficile : Pierre Dumont est aimé par Diane Blok. Chez les Dumont, la folie guette: le père de Pierre, un ancien colonel, est dans un asile où il écrit chaque jour une lettre à la Marquise de Pompadour. Chez les Blok, «on se suicide beaucoup»: le père de Diane s’est ôté la vie lors d’une soirée mondaine. Diane souhaiterait mener une vie bourgeoise et conventionnelle. Pierre, l’écorché vif, le ricaneur anti-conformiste et désabusé, se plaît à railler ces «médiocrités paisibles». Il vit une passion dévorante pour Arthur Bruggle, un pianiste venu d’Amérique comme laveur de vaisselle. Cet amour pour son «frère de lumière», vers qui tendront tous les (im)possibles, le mènera au désespoir puis à la mort.

Un texte brûlant, qui fascine et déroute, prémonitoire du destin de son auteur, qui se suicidera neuf ans plus tard. «Crevel s’est jeté, livré dans ce récit de fatalité, d’amour et de mort.[…] L’écriture est splendide, creusée, sculptée dans ces personnages d’un théâtre de la fatalité, du dépit et du bouillonnement des sentiments contradictoires. Ce livre est d’un sombre ravissement, non dénué de fragrances d’humour en légers volutes noires.» (Horusonck, Babelio, 06.03.2018)

René Crevel est né en 1900 dans une famille de la bourgeoisie parisienne. Son père se suicide alors qu’il a 14 ans et cet évènement marquera profondément sa vie. Il fait la connaissance d’André Breton en 1921 et rejoint les surréalistes. À la fin de 1922, il entraîne le groupe dans des expériences de sommeil hypnotique, pratiques inspirées du spiritisme: cercle autour d’une table, mains posées sans raideur sur le bord, doigts écartés, etc., cérémonial qu’André Breton accepte avec bonne volonté. Crevel impressionne réellement Breton par la qualité de son éloquence au point que celui-ci regrettera que les séances n’aient pu être enregistrées: «Nous aurions eu un document inappréciable, quelque chose comme le «spectre sensible» de Crevel.» Il rejoint le mouvement dadaïste en 1925 avant d’être atteint de la tuberculose une année plus tard et de faire la connaissance des sanatoriums suisses. Exclu de PCF en 1927, après l’exil de Trotski, il renoue en 1929 avec le surréalisme et, avec André Breton, il s’investit dans l’organisation du « Congrès international des écrivains pour la défense de la culture » de 1935. Breton est exclu à la demande de la délégation soviétique. Crevel, écœuré de cette exclusion du surréalisme, apprend, peu après, la résurgence de sa maladie. Il se suicide le 18 juin 1935 après avoir griffonné sur un papier «Prière de m’incinérer. Dégoût» (d’après Wikipédia.)

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1 réflexion sur “Crevel René – La Mort difficile”

  1. Pour ceux qui veulent savoir qui se cachait derrière le personnage d’Arthur Bruggle, une biographie par J. Kagan intitulée Eugene McCown, démon des Anneées folles, a paru chez Séguier qui retrace le parcours étonnant de l’amant américain de Crevel.

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